Bonjour Dora, vous êtes une artiste bien connue des scènes Montmartroises, évoquez nous votre attachement à Montmartre ?

Je chante depuis des années à Montmartre, pas que Montmartre bien sûr, mais beaucoup même principalement, d'ailleurs je me produit au restaurant « la bonne franquette », pour citer le lieu, très connu des touristes et des habitants, c’est ici ou je chante très régulièrement.

Vous avez grandi où ? D’où vient cet amour et cette filiation pour la musique ?

Je suis né à Paris, je suis Parisienne, née dans le quatorzième arrondissement. Mon amour pour la musique a démarré très jeune puisque j'avais déjà 3-4 ans et je chantais, c'était vraiment ancré en moi. Et quand l'adolescence est arrivée, j'ai voulu être comédienne, j’ai alors commencé des études aux Cours Simon, ou j’ai suivi un véritable cursus théâtral, j'avais donc à cette époque un peu délaissé la musique, cette dernière qui m’a vite rattrapée... j’ai donc pris en plus de mes cours de théâtre, des cours de chant, mais à un moment, il a fallu faire un choix. Donc j'ai choisi la musique, c'était quand même mon premier amour.

A quel âge avez-vous découvert que vous aviez une voix ? Ça s'est passé comment ?

A l'adolescence, je me suis dit… « Je dois être faite pour chanter », car je chantais tout le temps, c’était un peu ma raison de vivre ! Mais à cette période, j'avais un problème de voix que j'ai dû régler avec un professeur, j'étais beaucoup dans l'émotion et celle-ci me bloquait ma voix. Pour y remédier j'ai trouvé un professeur qui m'a appris à réguler mon organe vocal. Ce qui m’a permis de monter mon répertoire, et c’est comme cela que j'ai commencé à passer dans beaucoup de lieux et à me produire devant un public.

Quel est votre répertoire quand on a la chance de passer vous voir chanter à la Bonne Franquette par exemple ?

A la bonne Franquette : Édith Piaf !… Beaucoup de clients demandaient et demandent encore du Piaf, c'est tellement connu, ils peuvent chanter avec vous et peu importe s’ils connaissent ou non les paroles, ils vous suivront tous sur des classiques comme « La vie en rose », « non, rien de rien » ect… c’est connu dans le monde entier. Par ailleurs, je chante aussi d'autres chansons françaises bien connues comme du Barbara, Aznavour…  J’ai un amour de la belle chanson française. Et j'ai également mes compositions.

Evoquons vos inspirations et d’où vient cette amour de la chanson Française ?

Premièrement Je pense que c'est Edith Piaf, quand je l’ai entendu chanter ; très jeune, je me suis dit je veux chanter... cette femme m’a traversé l’âme, l’esprit, le corps tout entier, ça m'a réveillé des vibrations, bien que dans ma famille il y a des musiciens. Deuxièmement, j’aime aussi et surtout les beaux textes, c'est la raison pour laquelle j’ai fait du théâtre puis de la musique. j’ai également fait de la danse à une certaine époque… Si j’ai accumulé tout cela, c’est que j'aimais beaucoup la comédie musicale mais on ne peut pas tout faire alors j’ai fait le choix.

Parlons de vos chansons maintenant, comment écrivez vous vos textes ?

Au départ, il y a un sentiment, il y a quelque chose qui vous habite et ne cesse de mettre des mots sur ce sentiment malgré tout, ce n’est pas toujours évident. Il faut rester soi-même, ne faut pas se trahir et c'est un vrai travail, alors je prends ma feuille, chaque jour et j’essaie de trouver les mots qui correspondent le plus à ce que je ressens.

Cela vous arrive t’il aussi de vous inspirer de choses qui vous sont arrivées au cours de la journée ?

Oui, j’adore cela, Vous croisez une personne, un sourire, ces petites choses peuvent vous donner envie d'écrire une chanson.

Unis vers celles, c’est le nom de votre EP mais c’est aussi le nom d’un titre, parlez nous de l’histoire de ce titre jeu de mots ?

Avant tout, je m'intéresse beaucoup à ce qui se passe dans le monde et je vois beaucoup de femmes courageuses à travers la terre, ce texte est un hommage à celles qui se battent et qui ne lâchent rien, et qui sont des femmes extraordinaires.

 


Evoquons maintenant le titre composé par Jean-Jacques Debout dans cet EP… Racontez nous ?

Effectivement, j'ai chanté dans un café pendant des années, le soir, une partie de la nuit même. Beaucoup d'artistes venaient dans cet endroit chanter une chanson, boire un verre, etc… dont Jean-Jacques Debout… il me disait qu'il aimait beaucoup ma voix. Et un jour il est arrivé avec un cd et il me dit « Ça c’est pour toi, je l’ai composé pour toi » et ça s'appelait les noctambules c'était formidable… A la base, ce n’était pas vraiment une bossa nova comme on la connait aujourd’hui, c'était plutôt un foxtrot et l’arrangeur Jean De Aguiar qui a fait tous les arrangements de mon EP me l’a transformé en bossa nova ce qui est magnifique, donc cette chanson s'appelle les Noctambules de Jean-Jacques Debout paroles et musiques.
Et encore un grand merci Jean-Jacques.

 

Unis vers celles, un EP surprenant puisqu’il a une véritable ambiance Sud-Américaine, un lien avec vos origines ?

Je suis très parisienne mais j'ai des origines cubaines, ce qui a permis d’ancrer en moi, la danse et le chant, par exemple « Unis vers celles » est une samba alors que « les noctambules » c’est une bossa Nova, ce qui ne m’empêche pas d’aimer réellement la chanson Française, car je ne vous ai pas dit que j’avais également des origines corses.

Parlons de suite de votre nouveau titre « Parler », un titre qui nous ramènerai presque à du Raymond Queneau ?

« Parler »… Parlons-en justement, c’est l’histoire d’une rencontre avec Pétur Arnar qui est islandais et qui venait de temps en temps sur Paris puisqu’il voyage beaucoup entre l’Islande et la France et il aimait et aime encore venir me voir en concert, il m’a ensuite proposé une musique qu’il avait composé, mais il a était très difficile de créer les paroles de cette chanson et c’est en me demandant de quoi ça allait parler que le mot parler a pris son sens dans cette ballade.